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La chiromancie, entre divination et interprétation de la personnalité

A propos de l’art de lire l’avenir et le caractère d’une personne dans la paume de sa main.

La chiromancie, mot formé à partir du grec chiro qui signifie « main », et manteia, pour « divination », est la technique grâce à laquelle un voyant décrypte l’avenir d’une personne en analysant les lignes naturelles dessinées dans la paume de la main, la forme des doigts ainsi que les proportions de la main elle-même.

La personne qui a recours à cette mantique et se fait l'interprète des rides qui sillonnent la main est appelée chiromancien•ne, et ce, que la pratique concerne le futur d'un individu ou simplement l'analyse de sa personnalité.

Théorie et principales utilisations

La chiromancie se fonde sur deux présupposés : d’une part, elle admet que l’ensemble des dessins formés par les plis naturels de la peau diffèrent d’une personne à l’autre, au point de former un signifiant unique, et d’autre part, elle tient pour vrai que la lecture de ces dessins permet d’accéder à un signifié qui reflète la personnalité d’un individu, ses tendances, et révèle ce que fut son passé, ce qu’est son présent et ce que sera son futur.

L’ensemble des lignes de la main, ses formes, la longueur des doigts relativement à celle de la paume, tout cela forme un ensemble de caractéristiques soigneusement cartographiées dans des ouvrages qui donnent une grille de lecture permettant de déduire une signification. En ce sens, c'est une technique divinatoire accessible à toute personne munie de la clé de lecture, puisqu'elle repose sur des compétences acquises et ne nécessite pas un don inné.

Si ce sujet vous intéresse, lisez notre tutoriel pour apprendre à lire les lignes de la main.

La chiromancie est une physiognomonie

L’interprétation de la personnalité d’une personne à partir de caractéristiques physiques (ici, la forme et la complexion d’une main) apparente cette discipline à la physiognomonie, dont les soubassements remontent à l’Antiquité et qui fut l’objet de traités scientifiques au cours du 19ème siècle, mais a été abandonnée depuis.

L’interprétation des signes physiologiques extérieurs découverts dans la main, en éléments révélateurs de la personnalité, ces tendances, appétences ou vices, s’appelle la chirognomonie.

Au 19ème siècle, un certain A. de Para d'Hermes publie ainsi en français un ouvrage paru en 1879 (il bénéficie aujourd’hui d’une réédition moderne) et intitulé Ce qu'on voit dans la main : chiromancie ancienne et moderne. On trouve exposé, dès les premières pages du livre (ici la page 3), une théorie bien antérieure qui se veut la justification de cette correspondance étroite entre l’apparence de la main et la personnalité de son propriétaire :

« Il n’est pas étonnant qu’entre votre cerveau, cette ruche où bourdonnent […] tant de jolis rêves, et cette main qui ne demanderait pas mieux que d’aider à amener à la réalité ces fugitives images, il n’y ait un rapport de conformation et de dispositions semblables, et que, plus tard, on puisse retrouver dans cette main les principales impressions dont votre cerveau aura pu être affecté ; car ces impressions auront laissé dans votre main quelques-unes des traces qu’elles auront imprimées dans votre cerveau. »

schéma d'une main en chiromancie

Dans un ouvrage écrit en 1843, et intitulé La chirognomonie; ou l'art de reconnaître les tendances de l'intelligence d’après les formes de la main, son auteur, Casimir Stanislas Arpentigny, ne reconnaît pour valide que la lecture de la personnalité et rejette irrévocablement et sans ménagement tout ce qui relève de la divination. Nous allons pourtant voir que ce n’est pas le cas de toutes les autorités en cette matière qui utilisent la chiromancie à la fois pour l'inteprétation de la personnalité et pour la divination.

Prédictions et divination

La lecture du passé et les prédictions relatives à l’avenir font de l’art du chiromancien une mantique. Les quatre lignes qui sillonnent la paume de la main servent ainsi à établir des conjectures sur les sujets de l’esprit, du cœur, de la chance et de la vie d’un individu.

Mais il y a aussi au creux d’une main des formes, appelées « monts » et « vallées », et qui, sont placées sous le patronage des dieux : ce sont par exemple, les monts de Vénus, de Mars, de Jupiter ou encore de Mercure, qui servent à fonder la chiromancie astrologique. Cette fois, la correspondance est établie entre la forme qu’ont ces régions dans notre main et l’influence des planètes.

Tel mont, associé à telle planète, est proéminent ? Tel autre est au contraire inexistant ? Voilà ce que le devin va exploiter pour en tirer une prédiction et réaliser un thème astral au grand complet. En effet, tout ce que cette astrologie lue dans une main va révéler du tempérament d’un individu, de son caractère, servira à établir des prédictions : ici, le portrait se dessine, et permet de connaître à l’avance les fortunes et infortunes futures.

Origines historiques et culturelles

Des origines exactes et incontestables de la chiromancie, on ne sait rien. On ne peut qu’établir l’ancienneté de cet art, et trouver des preuves écrites de son emploi dans telle ou telle civilisation, à telle ou telle époque. Ce que l’on va faire ici.

Sources antiques

La première référence culturelle consiste en l’attribution d’un manuel de chiromancie rédigé en langue sanskrite au poète légendaire Valmiki (auquel on attribue aussi le Ramayana), mais cette référence est impossible à dater. L’ouvrage s’intitulerait Les Enseignements de Valmiki Maharshi sur la chiromancie masculine, et, s’il a jamais existé, aurait été rédigé il y a 2000 ans avant notre ère.

A partir de ce premier berceau, la science se serait ensuite diffusée en Chine, au Tibet, en Grèce, où, au 5ème siècle avant notre ère, le philosophe Anaxagoras l’aurait utilisé.

Au 4ème siècle av. J.-C., Aristote aurait trouvé un traité chiromantique sur un autel dédié à Hermès, dont il aurait fait don à Alexandre le Grand, mais il n’y a aucune certitude historique autour de la véracité de ce fait.

Références modernes

La chiromancie renaît au 12ème siècle, mais cet art, qui n’a jamais cessé d’être pratiqué, se développe aux côtés de la physiognomonie, qui connaît elle aussi un essor à la Renaissance, bien que combattue par de nombreux penseurs renaissants.

En Europe, un médecin bavarois du 15ème siècle appelé Johannes Hartlieb, publie, autour de 1475, un ouvrage intitulé Die Kunst Ciromantia, au sein duquel il répertorie tous les types de mains et indique pour chacune d’elle la carte des principaux monts, lignes, et autres signes distinctifs.

En Irlande, au tournant du 19ème et du 20ème siècle, c’est l’astrologue et chiromancien William John Warner, surnommé Cheiro (du mot utilisé pour désigner la main, en grec) qui pratique cet art dont il a appris tous les secrets en Inde. Il compte parmi ses clients toute l’intelligentsia de l’époque. Il est l’auteur de 5 livres sur le sujet, dont Ce que disent les mains, qui reste une référence (traduit en français et réédité en 1981).

Valentine Dencausse, dite Madame Fraya, est une chiromancienne et voyante française du 20ème siècle qui a exercé son art auprès des plus grands. Connue pour avoir su voir la défaite allemande avec une précision étonnante et des faits particulièrement circonstanciés, elle a compté parmi ses clients toutes les célébrités de l’époque, dont des hommes politiques éminents, comme Jean Jaurès ou Georges Clémenceau.

Sources

  1. A. de Para’ d’Hermes, Ce qu'on voit dans la main : chiromancie ancienne et moderne, Paris, 1879.
  2. Cheiro, Ce que disent les mains : précis de chirologie, Paris, 1981, Stock.
  3. Hartlieb Johann, Die Kunst Ciromantia, 1448, consultable sur le site Gallica.
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